Le Couloir de la vie by Nazanin Afshin-Jam Susan McClelland

Le Couloir de la vie by Nazanin Afshin-Jam Susan McClelland

Auteur:Nazanin Afshin-Jam, Susan McClelland
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions JCL
Publié: 2013-07-14T16:00:00+00:00


Les conditions de vie à Karaj étaient pires que celles qu’ils avaient connues à Sanandaj. La famille vivait dans une cabane sur un lopin de terre qui appartenait à des amis de Sanandaj. Le père commença à souffrir de troubles rénaux. Il trouva finalement de l’emploi pour lui et Nazanin dans une entreprise de déchiquetage de contenants de plastique. Hojat y travailla également à temps partiel en même temps qu’il fréquentait l’école. Nazanin passait des journées interminables à ramasser des objets à la pelle pour les déposer dans l’eau qui les acheminait vers la déchiqueteuse. Comme elle n’était qu’une enfant, elle ne recevait qu’un maigre salaire. La famille vivait dans des conditions déplorables.

La santé du père de Nazanin se détériora à un point tel qu’il dut bientôt arrêter de travailler. Cependant, il était rarement à la maison. Nazanin n’avait aucune idée de l’endroit où il allait et ne lui posait jamais de question. Sa mère, quant à elle, devenait de plus en plus amère.

Moins d’un an après y avoir été admis, Hojat quitta le lycée pour un emploi comme gardien de sécurité. Lorsqu’il ne travaillait pas à l’usine, il assistait aux combats de chiens organisés dans les champs, courait après les filles ou restait assis à la maison à fumer le ghalyan, la pipe à eau, en regardant des revues pornographiques trouvées sur le marché noir de Karaj.

Si Nazanin gênait en quoi que ce soit ses agissements, il n’éprouvait aucun scrupule à la frapper, même devant leurs parents. Toutefois, Somayeh eut à souffrir davantage lorsque son père s’amena à Karaj et lui ordonna de revenir vivre avec sa famille, avec l’approbation du père de Nazanin. Ne’mat obtint un emploi comme vendeur de fruits ambulant; il conduisait une charrette aux quatre coins du quartier. Il était devenu encore plus mesquin, et Somayeh lui servait de souffre-douleur. Elle reçut tant de coups à la tête que, certains jours, Nazanin se demandait si elle n’allait pas succomber à une hémorragie interne comme Leila. fréquemment, alors qu’elle parlait, elle s’interrompait en plein milieu d’une phrase. Nazanin claquait alors ses doigts devant son visage pour attirer son attention. Lorsqu’elle sortait de son hébétude, elle avait perdu le fil de ses idées.

Nazanin perdit son emploi lorsque l’entreprise décida qu’elle n’avait plus besoin de ses services, mais elle ne retourna pas à l’école. Elle passa ses journées à accomplir des tâches ménagères. Elle se retrouva ainsi à l’aube de ses dix-sept ans à regarder s’écrouler son rêve de devenir une enseignante. De nouveau enceinte, sa mère se montrait de plus en plus distante à son égard. Lorsqu’elle était à la maison, elle n’avait d’autre idée en tête que de se reposer, craignant de perdre son enfant à la naissance comme lors de sa précédente grossesse.

Lorsque le bébé, un garçon, vint enfin au monde en santé, le père fut le seul à célébrer. Maryam n’était plus jeune, et cette grossesse l’avait épuisée.

— Je vais le nommer Arsalan, un nom qui signifie « bravoure », annonça le père, le visage radieux.



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